Sur le plan spirituel, toute de suite après la méditation vient la musique, le souffle de la musique. La méditation est silence, un silence qui emplit d’énergie et de plénitude. Le silence est l’expression éloquente de l’inexprimable. Aldous Huxley disait : «Après le silence, le plus proche moyen d’expression de l’inexprimable est la musique.»
Le silence est la source de toute chose. Il est à la fois source de la musique et musique elle-même. Le silence est la musique la plus profonde et la plus satisfaisante du Suprême.
Le silence est comme un courant qui devient par endroit une rivière, par endroit un ruisseau, ou bien qui s’étale entièrement lorsqu’il atteint l’océan.
Le silence est le nid et la musique est son oiseau. L’oiseau quitte le nid tôt le matin
pour y retourner le soir. De même dans la spiritualité, la musique divine provient des profondeurs de l’âme du silence.
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Tout de suite après la prière ou la méditation profondes, la musique est d’une importance capitale. La méditation est comme une route directe, ou un raccourci vers le but. La musique est une route absolument libre ; elle peut être légèrement plus longue, mais elle est libre de tout obstacle. Si nous pouvons jouer de la musique fervente ou bien écouter de la musique fervente, la puissance de notre méditation augmente aussitôt. La musique fervente ajoute à notre aspiration. De même, si un chercheur spirituel souhaite devenir un musicien, même s’il n’a pas de formation musicale, il sera capable d’être un bon musicien parce que la prière et la méditation possèdent toutes les capacités. Vous pouvez ne jamais avoir étudié la musique, mais si vous priez et méditez avec ferveur, la force de la musique régnera par la Grâce du Suprême dans votre prière et dans votre méditation. Après, vous pourrez utiliser cette force comme vous voudrez.
Chaque fois que l’on entend de la musique fervente, on reçoit de l’inspiration et un bonheur profond. En un clin d’œil, la musique peut élever notre conscience. Mais si en plus nous prions et méditons, nous serons sans aucun doute plus illuminés et plus comblés qu’un mélomane qui ne suit pas consciemment une vie spirituelle. Chaque musicien spirituel répand consciemment la Lumière de Dieu sur terre. Dieu est le Musicien cosmique, le Musicien éternel, et nous sommes Ses instruments. C’est le Suprême qui fait le bon instrument. Et puis ensuite, c’est Lui qui fait bien jouer le musicien et c’est Lui qui fait le musicien.
Ici, nous sommes tous des chercheurs, des chercheurs de la Vérité infinie. Certains d’entre vous sont consumés par le désir d’élever et d’éveiller votre Kundalini pour acquérir des pouvoirs occultes et accomplir des miracles. Mais j’aimerais vous dire que vous n’avez pas besoin de pratiquer une discipline spirituelle particulière pour éveiller votre Kundalini. Beethoven en est l’exemple flagrant. Il était un véritable chercheur et sa musique fervente de l’autre monde a éveillé sa Kundalini. Essayez, vous aussi, avec la musique de votre propre âme. Je vous assure que vous y arriverez.
La musique fervente et spirituelle nous aide vraiment et nourrit notre vie intérieure. La musique possède un pouvoir énorme. Avec le feu, on peut se brûler, et on peut cuisiner ou faire bien d’autres bonnes choses. Avec la musique, c’est pareil. La musique divine élève immédiatement notre conscience, tandis que la musique non divine fait descendre immédiatement notre conscience et tente de détruire notre imploration sincère pour une meilleure vie spirituelle. Une personne spirituelle sera instantanément affectée par cette musique. La musique peut donc changer notre conscience à condition qu’elle provienne du cœur et qu’elle entre dans le cœur. La musique qui touche les profondeurs mêmes de notre cœur peut élever notre conscience.
Le mental et les sens
Nos sens sont agités. C’est pourquoi notre mental souffre. Notre mental est plein de doutes. C’est pourquoi nos sens souffrent. Le mental n’a aucune capacité pour limiter ou discipliner les sens. C’est ici que la musique vient au secours du mental. Avec l’aide de la musique, le mental peut limiter et discipliner les sens et les transformer en parfaits instruments qui pourront être inondés de paix, de lumière et de béatitude provenant d’en-Haut.
Par contre, lorsque le mental est empli de doutes, lorsque le mental boit avidement le poison du doute, les sens n’ont plus aucune capacité pour injecter la foi dans le mental. Là aussi, la musique vient au secours du mental. Les sens s’aident de la musique pour se transformer et s’illuminer. Lorsque les sens sont calmes et silencieux, le mental plein de doute se transforme complètement et devient inséparable du cœur, qui est toute réceptivité. A ce moment là, notre Pilote intérieur —le Musicien suprême— peut Se manifester en nous et à travers nous, la musique divine devient partie intégrante de notre existence et nous devenons la parfaite Perfection. Le Musicien suprême crée un nouveau monde en nous et à travers nous. Nous devenons la musique divine, et une nouvelle vision de la Réalité transcendantale de Dieu opère en nous et à travers nous.
Ce que Beethoven dit au sujet de la musique est vrai, non seulement du point de vue intellectuel et émotionnel, mais également du point de vue spirituel :
«La musique est le médiateur entre la vie spirituelle et la vie sensuelle. Bien que l’esprit ne maîtrise pas ce qui est créé par la musique, il est pourtant béni par sa création, qui, comme toute création d’art, est plus puissante que l’artiste.»
La musique spirituelle peut-elle être jouée pendant la méditation ?
Certainement, encore que cela dépend de celui qui médite. Il y a beaucoup de chercheurs sur terre qui méditent très bien, mais qui n’ont pas développé leur sens musical. Leurs oreilles n’ont pas été entraînées, et on ne peut s’attendre à les voir changer leur nature en une nuit. Soit ils manquent de capacité d’apprécier la musique, soit ils ont un sentiment austère au sujet de la musique. La musique psychique n’est pas très largement appréciée, et très peu de gens apprécient la musique de l’âme. Ils la considèrent comme un étranger qui s’introduit dans leur conscience. Mais c’est en fait leur locataire éternel, leur âme, qui est profondément au fond d’eux, attendant de venir en avant.
Est-ce que si l’on joue de la musique spirituelle pendant notre sommeil, cela nous profitera d’une manière ou d’une autre ?
Pendant que vous dormez, si vous jouez de la musique fervente, votre vital subtil, votre physique subtil et votre mental subtil l’apprécieront. Mais votre corps physique pourra trouver difficile de l’apprécier, parce qu’il préfère le silence total. Bien que la musique fervente ajoute quelque chose au silence pur, au silence intérieur, le corps physique a besoin d’une forme de silence qui soit entièrement dépourvue de son extérieur.
Si vous jouez votre cassette très doucement, elle vous aidera sûrement à inspirer le physique et le vital subtils qui ne dorment pas.
Souvent, très souvent, lorsque le physique dort, le physique et le vital subtils ne dorment pas. Ils se promènent aux alentours. Ils tournent en rond ici et là. Ils rendent visite à leurs amis et ennemis. Ma musique est assurément une source de joie pour eux. Ainsi pour le physique subtil, le vital subtil et le mental subtil, elle apporte sans nul doute une aide. Mais pour le physique grossier qui essaie de dormir, elle peut constituer un obstacle, voire même un désastre.
Quel est le devoir suprême d’un artiste ou d’un musicien ?
Le devoir suprême d’un artiste ou d’un musicien est de méditer avant de créer quelque chose, et d’être dans un état très contemplatif, divin, pendant qu’il crée. Et puis, dès que la création est terminée, il offrira immédiatement sa création au Suprême. Quoique les autres disent de sa création, quels que soient ses sentiments au sujet de sa propre œuvre, aussitôt qu’elle est achevée, il l’offrira au Suprême afin qu’Il l’utilise à sa propre manière. Tel est le devoir suprême du musicien ou de l’artiste spirituel.
La créativité est-elle une autre forme de méditation ?
Cela dépend de ce que vous créez. S’il s’agit d’art ou de musique spirituelle, cela sera certainement une forme de méditation. Mais si vous jouez de la musique non divine ou que vous écrivez des livres insupportables ou encore que vous avez le mental au niveau du caniveau pendant que vous peignez, ice ne sera bien évidemment pas une méditation, sous quelque forme que ce soit. Pendant que vous créez, si votre conscience se trouve dans le plan du vital inférieur, ce ne sera pas une méditation. Mais si vous chantez quelque chose de fervent ou bien que vous êtes dans une conscience très élevée pendant que vous créez, si vous vous donnez d’une manière divine à l’objet ou au sujet avec lequel vous êtes impliqué, alors vous faites assurément une certaine méditation. Vous devez savoir ce que vous créez et où votre conscience se situe pendant que vous le faites.
Si vous pouvez jouer de la musique spirituelle, de la musique fervente, vous n’aurez aucun problème dans votre vie. Mais si vous ne jouez que de la musique mondaine, vous pourrez ne trouver aucune satisfaction. Vous pourrez faire plaisir au monde extérieur, mais vous ne ferez pas plaisir à votre Pilote intérieure à Sa propre manière. Si vous n’êtes pas un chercheur aspirant, très bien. Mais si vous êtes un chercheur sincère, vous serez malheureux.
Qu’est-ce que le son-sans-son, et comment peut-il servir de pont entre le monde du manifesté et celui du non-manifesté ?
Tel qu’il est à l’heure actuelle, le monde extérieur n’est pas du tout conscient du monde intérieur, aussi doit-il d’abord devenir pleinement conscient de l’existence du monde intérieur, et puis écouter les ordres bénis du monde intérieur. Le son-sans-son —qui n’est à présent audible que pour très très peu de chercheurs de Vérité et d’amoureux de Dieu— pourra alors rendre divinement service à l’humanité. Il s’agit d’une découverte intérieure. Cette découverte doit se révéler, et pour cela, le monde extérieur doit d’abord être consciemment éveillé et accepter la beauté et la divinité du monde intérieur.
Le son-sans-son est quelque chose de réel, absolument réel. Mais nous ne l’entendons que dans les plans les plus élevés de notre conscience, ou bien lorsque nous plongeons profondément en nous et que nous atteignons les profondeurs les plus intimes de notre cœur. Le son-sans-son est infiniment, infiniment plus puissant que tout son produit par l’homme. Mais jusqu’à présent, il ne se produit que dans les mondes intérieurs. Ceux qui ont libre accès au monde intérieur peuvent entendre ce son. Non seulement peuvent-ils tirer un bénéfice tangible de ce son, mais celui-ci aide immensément les chercheurs et les amoureux de Dieu dans leur vie consacrée à Dieu le Créateur et Dieu la création.
O musique de l’amour,
Tu m’apprends
Le secret de l’intimité.
O musique de la volonté,
Tu m’apprends
Le secret de la création à venir.
O musique du silence,
Tu m’apprends
Le secret de l’unité universelle.
O musique de la soumission,
Tu m’apprends
Le secret de la perfection cosmique.