Méditation et vie pratique

La méditation face aux problèmes quotidiens : la souffrance, la peur, l'injustice, etc...

 

On dit de quelqu’un qu’il a le sens pratique lorsqu’il agit comme il faut au bon moment. Il fait en sorte de n’être point trompé par les autres. Sa vie se déroule sans heurts, à l’abri des catastrophes. Mais aussi intelligent, aussi sincère, aussi vigilant soit-on, il est des moments dans l’existence où plus rien ne fonctionne. On ne sait plus que dire, que faire, ni comment réagir. Toute tentative pour obtenir une solution satisfaisante échoue lamentablement. On ne sait plus comment s’en sortir. En dépit de la ténacité de ses efforts, on n’y parvient tout simplement pas.
    Pourquoi cela arrive-t-il ? La capacité extérieure diminue parce que la vigilance intérieure est constamment mise en veilleuse. Seul celui qui sait faire preuve de pragmatisme dans sa vie intérieure, qui n’y commet aucune erreur, échappe aux entraves du monde extérieur. S’il témoigne d’une grande vigilance intérieure, il est assuré du même coup d’un libre accès à la Vérité infinie, à la Joie éternelle, et il est à même de contrôler sa vie de tous les jours. Or qu’est-ce qui procure cette vigilance intérieure, sinon la méditation ? Prier et méditer, n’est-ce pas se montrer pragmatique sur le plan intérieur ? Ce qui est pragmatique est toujours naturel. Or quoi de plus naturel, quoi de plus spontané que la quête de Dieu ? Et comment Le rechercher, sinon grâce à la méditation ?
    La vie intérieure délivre en permanence le message de l’amour, de la vérité et de Dieu. Là où est la vérité germe une semence qui devient plante, puis arbre. En goûtant aux fruits de cet arbre, nous comprenons qu’ils font partie du monde extérieur, bien qu’ayant leur source dans le monde intérieur. Nous voyons le potentiel du monde intérieur se manifester sur le plan extérieur. Car les choses croissent du dedans et non du dehors. La germination de la graine a toujours lieu à l’intérieur du sol. Nos activités quotidiennes ne nous rapprochent de l’éclat de la vérité que si nous méditons avant de les entreprendre. Nous nous trouvons alors au cœur même de la vérité. Nous devenons cette vérité. C’est la vie intérieure, le pragmatisme intérieur, qui doivent guider la vie extérieure, et non l’inverse. Bien entendu, la vie extérieure ne doit pas pour autant mener une existence à part. Mais son souffle doit provenir de la vie intérieure. Le pragmatisme intérieur doit pénétrer dans la vie extérieure de l’aspirant. C’est à cette seule condition que ce dernier pourra faire preuve d’un véritable sens pratique dans sa vie de tous les jours.

Peut-on, grâce à la méditation, répondre à toutes les questions que l’on se pose ? Et si oui, comment déterminer si la réponse provient du cœur, de l’âme, ou au contraire du mental ?

Toute question peut trouver sa réponse pendant la méditation, ou aussitôt après. En plongeant profondément en vous-même, vous trouverez obligatoirement la réponse que vous cherchez. Essayez alors de déterminer si elle provient de l’âme ou du mental. Si elle émane de l’âme ou du cœur, vous en retirerez un sentiment de soulagement, de paix et de joie intérieures qu’aucune pensée adverse, aucun doute ne viendront troubler. Si elle ne vient ni du cœur ni de l’âme, le mental la contredira instantanément.
    Les messages venant du mental n’apportent aucune certitude car ils se contredisent sans cesse. Un jour, je représente à vos yeux la bonté, le lendemain je suis un incapable. A l’inverse, matin et soir, lors de vos méditations, le cœur vous livrera un message identique.
    C’est ainsi que si par exemple vous avez un problème dans votre travail, en écoutant le message du cœur vous irez spontanément rencontrer votre patron. Mais si le message provient du mental, de nombreuses questions resteront en suspens. Et si une entrevue avec votre patron se solde par un échec, vous rejetterez le blâme sur vous-même.
    En revanche, si le message provient de l’âme, vous éprouverez une ferme conviction et le succès ou l’échec vous importeront peu. Vous n’aurez aucune attente – que votre patron soit satisfait de vous, qu’il se montre généreux envers vous – vous ferez ce que vous avez à faire sans vous soucier du résultat. Vous aurez le sentiment d’avoir agi justement.

Comment déterminer si le message intérieur provient du vital émotionnel ou de l’âme ?

Le vital et l’âme sont semblables à des coureurs. Le vital court très vite au début, avec enthousiasme, mais il n’atteint pas la ligne d’arrivée. Au bout de trente mètres il s’effondre. L’âme court aussi très vite au début, mais elle ne s’arrête pas avant d’avoir franchi la ligne d’arrivée. Elle connaît ses capacités et court droit au but avec confiance. Sachez donc identifier à quel coureur vous avez affaire.
    Il existe aussi une autre méthode. Lorsqu’une voix vous propose une solution à vos problèmes, imaginez qu’elle remplit un récipient. Si le récipient se remplit lentement mais sûrement, goutte après goutte, vous reconnaîtrez la voix de l’âme. Autrement, il sera rempli à la hâte et l’eau débordera très vite. Si vous reconnaissez cette patience, cette confiance et cet équilibre intérieur, il s’agit de l’âme.
    Enfin, imaginez une flamme à l’intérieur de votre cœur. Soit cette flamme est bien droite, soit elle est vacillante. Si elle est droite, qu’elle ne s’éteint pas au moindre souffle intérieur et qu’elle s’élève vers le haut, tout porte à croire que le message provient de l’âme. Si la flamme vacille sous la peur, le doute, l’anxiété, les soucis, le message provient sans nul doute du vital émotionnel. Ayant reconnu la voix de l’âme, vous pouvez lui accorder toute votre confiance.

Peut-on, grâce à la méditation, surmonter toutes ses peurs ?

Grâce à la méditation, toutes les peurs – intérieures et extérieures – s’en vont. L’homme est en proie à la peur parce qu’il n’a pas appris à élargir sa conscience. Mais à partir du moment où l’on se réfugie en sa divinité, la peur s’en va car elle frappe à la mauvaise porte. On peut être désemparé, mais la peur le sera plus encore lorsqu’elle verra que, grâce à la méditation, on fait appel à une puissance supérieure.
    Le but même de la méditation est d’unir, d’élargir, d’illuminer et d’immortaliser la conscience. Lorsque nous méditons, nous pénétrons dans notre nature divine. Notre nature divine n’a pas peur de la nature humaine parce qu’elle est infiniment plus puissante. Lorsque nous aurons établi un accès direct à notre nature divine et que notre existence, intérieure comme extérieure, sera inondée d’une divinité et d’une puissance infinies, comment aurions-nous peur de la nature humaine ? Ce serait impossible !

La méditation peut-elle protéger contre les injustices que l’on rencontre dans la vie ?

Si vous êtes appelé à vous défendre ou à vous protéger, employez toujours une arme d’un niveau plus élevé. En répondant sur le même ton, vous vous engagerez dans une discussion sans fin. Par ailleurs, si vous avalez votre colère, vos interlocuteurs tireront avantage de la situation. Mais s’ils perçoivent en vous une grande paix intérieure – acquise grâce à la méditation – ils verront qu’elle se trouve hors de leur atteinte. Le changement observé en vous les surprendra, les ébranlera et leur fera prendre conscience de la vulnérabilité de leurs armes. La paix est la parade la plus efficace contre l’injustice. Quand vous priez et méditez, votre être tout entier est inondé de paix. Il ne s’agit pas du fruit de votre imagination. Vous pouvez réellement ressentir cette paix. Vous nagez dans un océan de sérénité. Quoi que fassent les gens, ils sont semblables à vos propres enfants qui s’amusent innocemment devant vous. “Ce ne sont que des enfants. Que puis-je leur demander de plus ?”, songez-vous. Mais parce que les gens sont des adultes en termes de temps terrestre, vous vous laissez emporter par la colère. Si vous pouvez prier et méditer régulièrement, vous vous apercevrez que votre paix est infiniment plus forte, plus comblante et plus satisfaisante que les inconvénients qu’ils vous ont occasionnés.

Mener une vie spirituelle aide-t-il à changer ses mauvaises habitudes ?

Certainement. Avant d’entreprendre quoi que ce soit, méditez une minute, ou tout au moins quelques secondes. Telle une flèche, la force de votre méditation transpercera votre mauvaise habitude. Tel un soldat, la méditation emploiera des armes divines afin de réduire à néant vos mauvaises habitudes. C’est absolument la meilleure façon d’en venir à bout.

La méditation peut-elle lutter efficacement contre les maux physiques tels que la pression artérielle ?

Méditer signifie devenir conscient de sa source. Quand on médite, on essaie d’atteindre consciemment sa source qui est toute perfection. Notre source est Dieu, notre source est la vérité, notre source est la lumière. La méditation nous conduit à notre source, où ne règnent aucune imperfection, aucune maladie. Et où se trouve-t-elle‑? En nous.
    Quels sont les effets de la méditation dans notre vie extérieure ? Elle parvient à calmer notre mental. Il est quasiment impossible pour la plupart des gens d’être en paix. Or celui qui n’a pas l’esprit en paix est semblable à un mendiant ; ou encore à un singe dans un corps humain. Il ne retire aucune satisfaction. Mais si nous parvenons à être en paix, ne serait-ce que l’espace d’une seconde, c’est déjà beaucoup. Notre vital, notre corps s’en trouvent apaisés. Quand la paix règne, tout devient harmonieux. Quand, à l’inverse, l’anxiété, l’insatisfaction, la tension et la confusion prévalent dans notre vie, il n’y a plus aucune harmonie. Autrement, il n’y aurait aucune maladie.
    L’hypertension, les attaques cardiaques et toutes les maladies existantes sont dues à la présence de forces négatives. Ces forces peuvent être maîtrisées lorsqu’on se soumet à une force positive. En méditant, nous essayons de devenir un canal parfait à travers lequel cette force positive peut descendre. La force positive est lumière, la force négative est obscurité. La force positive est une force d’amour et non de haine. La force positive est croyance et non incroyance. A chaque instant de notre vie, la force positive nous aide à nous rapprocher de notre but : la perfection.

Lorsque nous sommes en proie à la confusion et à l’agitation, comment la méditation peut-elle nous aider ?

Lorsqu’on a mal à la tête ou à l’estomac, on va chez le docteur. Si l’on est malade, rien ne laisse présager qu’un jour on ne sera pas à nouveau en bonne santé. Si l’on se soigne, on a toutes les chances de guérir. Le médicament est la solution à la maladie. Pareillement, la méditation est le remède pour ceux qui sont atteints d’anxiété, d’inquiétude, de confusion. Elle peut sauver celui qui est malade, à condition qu’il veuille bien être guéri.
    Si vous êtes assailli par la confusion, que des forces négatives vous ôtent toute votre énergie et vous dérobent votre joie, si vous êtes déprimé et frustré par d’innombrables problèmes, vous devez voir un médecin, vous avez besoin d’un traitement. Si vous êtes malade intérieurement, un maître spirituel pourra vous donner la paix, la lumière et l’assurance intérieure qui vous manquent. Le maître spirituel est comme un médecin qui conseille la personne pour qu’elle se libère de la peur, du doute, de la confusion, de la tension et des forces négatives qui la tourmentent.

La méditation peut-elle libérer de la douleur ?

Pour dépasser la douleur, invoquez la lumière. La douleur est une forme d’obscurité en nous. Lorsque la joie et la lumière intérieures pénètrent dans la douleur, elles la transforment en joie. Les chercheurs spirituels avancés parviennent à ressentir de la joie au sein même de la douleur. En ce qui vous concerne, si vous faites descendre de la lumière, la douleur sera soit illuminée soit transformée, ou encore elle quittera votre corps.

Quand on est dans un état de nervosité, de contrariété, comment retrouver sa sérénité ?

Il existe deux méthodes. L’une d’elle consiste à respirer calmement en répétant “Suprême” trois fois très lentement. Si vous n’y parvenez pas, invoquez le Suprême aussi vite que possible. La peur et l’anxiété ont leur propre vitesse. Si votre ennemi vous attaque, prononcez le nom du Suprême plus rapidement, et prenez-le de vitesse. Ainsi, le Suprême vaincra instantanément votre colère, votre frustration ou votre peur.