titre original : The Silent Teaching - Aum publications - New York
La méditation est l’œil qui voit la Vérité, le cœur qui ressent la Vérité et l’âme qui réalise la Vérité. Par la méditation, l’âme prend pleinement conscience de son évolution au cours de son voyage éternel. Par la méditation, nous voyons la forme évoluer vers le Sans-Forme, le fini vers l’infini ; et nous voyons aussi le Sans-Forme prendre forme et l’Infini entrer dans le fini.
La méditation parle. Elle parle en silence. Elle révèle à l’aspirant que matière et esprit ne font qu’un, qu’immanent et transcendant ne font qu’un. Elle révèle que la vie ne peut être qu’une simple existence de soixante-dix ou quatre-vingts ans entre la naissance et la mort, mais qu’elle n’est autre que l’Éternité même. Notre naissance, comme notre mort, est un événement important dans l’existence de Dieu. Notre naissance représente la vie dans le corps, et notre mort la vie dans l’esprit.
La méditation est une expansion consciente de soi-même. Elle est la reconnaissance ou la découverte de notre être véritable. C’est par elle que nous parvenons à transcender nos limitations, nos imperfections et notre esclavage.
La méditation est le dynamisme des plans intérieurs de la conscience. Elle consiste à pénétrer dans la partie la plus profonde de notre être pour ramener à la surface les richesses qui y sont enfouies. La méditation nous montre comment aspirer vers quelque chose et en même temps comment l’atteindre. Si nous la pratiquons quotidiennement, nous pouvons être sûrs que tous les problèmes de notre vie intérieure comme extérieure, seront résolus.
Le cœur spirituel est le centre de l’amour infini et universel. Notre âme, notre divinité intérieure, réside au plus profond de notre cœur. La méditation dans le cœur spirituel est la voie la plus sûre et la plus gratifiante. Elle consiste à concentrer toute son attention sur le cœur, en faisant taire le mental, et à plonger profondément en soi-même vers des niveaux toujours plus profonds de paix, de béatitude et d’amour. Nous pouvons également utiliser notre imagination et nous représenter une fleur s’épanouissant en notre cœur. À mesure que s’ouvrent ses pétales, nous sentons que notre divinité intérieure rayonne à travers notre être tout entier. Nous nous immergeons alors dans ce flot qui vient de notre cœur, et le laissons se répandre en nous et transporter notre conscience vers l’Au-Delà le plus lointain. Lorsque notre méditation dans le cœur est des plus profonde, nous sommes plongés dans une communion silencieuse avec l’Être Divin, notre Bien-Aimé. La méditation nous mène à une identification consciente avec notre Soi Supérieur.
Méditer, c’est aller au fond de l’océan, où tout n’est que calme et tranquillité. Une multitude de vagues a beau agiter la surface de l’océan, ses profondeurs n’en sont pas affectées pour autant. Elles demeurent dans le silence. Lorsqu’on médite, on essaie d’abord d’atteindre sa propre existence intérieure, sa véritable identité, ou si vous préférez, le fond de l’océan. De sorte que lorsque les vagues du monde extérieur déferlent, elles ne nous touchent plus. La peur, le doute, l’inquiétude et tous nos tourments quotidiens s’évanouissent d’eux-mêmes : une paix indestructible s’est désormais installée en nous. Notre esprit est pénétré par la paix, le silence et le sentiment d’union avec la Divinité. Telles des poissons dans l’eau, nos pensées nagent et bondissent sans laisser de traces.
Lorsque nous sommes dans notre méditation la plus élevée, nous sommes semblables à l’océan, dont les créatures qui l’habitent n’inquiètent point la majesté ; au ciel, dont les oiseaux ne troublent pas la sérénité. Notre esprit est le ciel, notre cœur est l’océan infini. Voilà ce qu’est la méditation.
Si vous souhaitez vous élever dans la méditation, c’est bien entendu vers le haut qu’il vous faut aller. Vous devez passer par le lotus aux mille pétales, au sommet de la tête. Ici aussi, les distances sont extraordinairement grandes. Votre ascension est illimitée, simplement parce que vous voyagez dans l’infini. Vous montez vers un Au-Delà en perpétuelle transcendance. En termes de distances, le haut et le profond sont deux directions infinies vers un but ultime.
Toutefois, il est impossible d’aller bien haut à l’aide du seul mental. Il faut le dépasser pour rejoindre à nouveau le domaine du cœur spirituel. Celui-ci est infiniment plus haut et plus vaste que le domaine cérébral, aussi élevé soit-il. Il est infini, et cela dans toutes les directions. C’est en lui que l’on trouve le cimes les plus élevées, ainsi que les abîmes les plus insondables.
D’ailleurs, plus vous vous élevez, plus vous plongez en profondeur ; et vice versa. Si vous méditez de toute la force de votre être, vous vous apercevrez que vous voyagez à la fois vers le haut et en profondeur. La hauteur et la profondeur fonctionnent ensemble, mais à deux niveaux différents, si j’ose dire. Celui qui a la capacité de s’élever très haut dans sa méditation possède également celle d’aller très en profondeur.
Tant que l’on n’a pas réalisé le plus haut, on croit qu’il existe une différence entre la hauteur et la profondeur. Mais ces deux notions dépendent de la conscience mentale. Une fois cette barrière franchie, on s’aperçoit que tout est uni de manière indivisible. Il n’y a que la Réalité Absolue qui chante et danse en nous, et à laquelle nous nous identifions pleinement. Elle ne connaît ni hauteur, ni profondeur, ni longueur. Elle est une, tout en transcendant constamment ses propres limites. Dans la méditation brûle une flamme de constante aspiration. De même que notre voyage est éternel, notre progrès et notre réalisation sont constants et sans fin, car nous touchons là au domaine de l’Infini, de l’Éternité et de l’Immortalité.
La méditation est la soif de l’homme pour la Réalité infinie, la Réalité éternelle, la Réalité absolue. Le secret de la méditation est d’atteindre une unité consciente et constante avec Dieu. Le secret suprême de la méditation est de sentir que Dieu nous appartient, et finalement de réaliser Dieu pour l’amour de Dieu, afin de Le révéler et de L’accomplir.
La méditation est transcendance de soi. La transcendance de soi est le message de l’Au-delà. Le message de l’Au-delà est Dieu, l’Âme qui évolue éternellement, et Dieu, le But qui nous comble éternellement.
La méditation ne fait que nous enseigner une chose : Dieu est. Elle ne nous révèle qu’une vérité : la Vision divine nous appartient.
Celui qui est satisfait de ce qu’il a et de ce qu’il est n’a nullement besoin d’entrer dans le domaine de la méditation. On médite parce que l’on possède un appétit intérieur, parce que l’on sent qu’il existe en soi quelque chose de lumineux, d’immense, de divin. On en a terriblement besoin, sans parvenir à y accéder. Cette forme d’appétit intérieur provient donc d’une nécessité spirituelle.
La méditation ne consiste pas simplement à rester assis tranquillement pendant cinq ou dix minutes. Elle requiert un effort conscient. Le mental doit être calme et tranquille. En même temps, il doit être assez vigilant pour ne se laisser distraire par aucune pensée ni aucun désir. Lorsque nous parviendrons à établir le silence en notre mental, nous verrons poindre en nous une nouvelle création. Lorsque le mental est paisible et disponible, lorsque l’existence tout entière devient un réceptacle vide, l’être intérieur peut alors invoquer la Paix, la Lumière et la Béatitude infinies, afin qu’elles viennent l’inonder. Voilà ce qu’est la méditation.
La méditation ne nous semble compliquée que lorsque nous croyons être celui qui médite. En réalité, la véritable méditation est faite par notre Guide Intérieur, le Suprême. Nous ne sommes qu’un réceptacle et nous Le laissons nous emplir de toute Sa Conscience. Nous commençons par un effort personnel, mais il nous suffit d’aller plus en profondeur pour nous apercevoir que ce n’est pas notre effort qui nous permet d’entrer dans la méditation. C’est le Suprême, qui médite en nous et à travers nous, grâce à notre vigilance et à notre assentiment conscients.
Pratiquez la méditation avec spontanéité, avec ferveur et d’une manière correcte. Sinon, de sombres doutes viendront aveugler votre mental et une extrême frustration se glissera en votre cœur. Votre existence tout entière risque même d’être précipitée dans un gouffre béant.
Pour méditer, vous avez besoin d’inspiration. Vous la puiserez dans la lecture de textes. Il ne faut que quelques secondes pour acheter un livre spirituel ; il faut quelques heures pour le lire et quelques années pour l’assimiler. Mais pour vivre les vérités qu’il contient, il faut une vie entière, voire plusieurs incarnations.
Pour méditer, vous avez besoin d’aspiration. La présence, physique ou intérieure, d’un maître spirituel, éveillera votre aspiration dormante. Le maître peut aisément faire cela et il le fera volontiers pour vous. L’aspiration est précisément ce qui vous permettra d’atteindre le but de votre voyage. Ne vous inquiétez pas pour votre réalisation. Votre aspiration s’en chargera. Si vous travaillez sous la direction d’un maître réalisé, son seul regard silencieux suffira à vous enseigner la méditation. Nul besoin pour lui de vous l’expliquer de vive voix ou de vous proposer une technique particulière. Qu’il se concentre sur vous, et cela suffira à vous apprendre comment méditer. Votre âme entrera dans la sienne pour y recevoir ses conseils. Tous les maîtres spirituels authentiques enseignent la méditation en silence.
Lorsqu’un maître spirituel réalisé entre dans sa conscience la plus élevée, il s’unit à la divinité qui l’habite. Sa personnalité humaine est entièrement immergée dans le Suprême. À ce moment-là, la conscience du maître est comme un canal direct menant à la Lumière que le « méditant » tente de dévoiler en son propre cœur. Elle révèle et offre au chercheur ce qu’il s’est efforcé de trouver au fond de lui-même. S’identifier avec la plus haute méditation du maître revient à avoir une expérience directe de la conscience qui est le But de notre quête intérieure. Il ne s’agit pas de méditer sur un individu humain, mais bien plutôt sur la Conscience divine qui emploie cet homme comme un instrument pour Se révéler. Le cœur est le siège de l’âme. C’est dans le cœur que réside la Source et la Réalité. De même que l’on peut se concentrer sur une photographie, une fleur ou une flamme, on peut également se concentrer sur le cœur. Ce que la concentration peut accomplir dans notre vie quotidienne est inimaginable. La concentration est le moyen le plus sûr d’atteindre son but. Telle une flèche, elle va droit au but.
La concentration est la flèche,
La méditation est l’arc.
Lorsque l’on se concentre, on rassemble toutes ses énergies sur l’objet choisi, afin de percer son secret. Lorsque l’on médite, on s’élève vers une conscience supérieure.
La concentration cherche à pénétrer l’objet vers lequel elle se dirige. La méditation demande à vivre dans l’immensité du silence.
Dans la concentration, on s’efforce de faire venir la conscience de l’objet au sein de sa propre conscience. Dans la méditation, on s’élève d’une conscience limitée vers un domaine plus élevé et plus vaste.
Si vous voulez aiguiser vos facultés, concentrez-vous. Si vous voulez vous perdre en vous-même, méditez.
Le rôle de la concentration est de dégager les chemins que la méditation emprunte pour plonger dans les profondeurs de l’être ou s’élever bien au-dessus de lui.
La concentration veut s’emparer de la connaissance à laquelle elle vise. La méditation veut s’identifier avec la connaissance qu’elle recherche.
La concentration signifie la vigilance intérieure. Vous êtes entouré de voleurs, tels la peur, le doute, l’angoisse, qui dérobent votre équilibre intérieur. Dès que vous saurez vous concentrer, il deviendra très difficile à ces forces hostiles de pénétrer en vous. Que l’une d’elles s’y aventure, et elle sera immédiatement piétinée, écrasée. Un jour viendra où, grâce au pouvoir de votre concentration, les pensées obscures et négatives dont vous êtes encore victime n’oseront plus s’approcher de vous.
La concentration représente la volonté dynamique du mental se frayant un passage en nous pour que nous acceptions la Lumière et que nous rejetions l’obscurité. Elle est semblable à un guerrier divin. Ce qu’elle peut accomplir pour l’aspiration est proprement inimaginable. Elle peut aisément séparer le Ciel de l’enfer, pour que nous goûtions aux délices perpétuels de l’un et non plus aux angoisses et supplices continuels de l’autre.
Celui qui se concentre est semblable à la balle d’un revolver allant droit à sa cible, ou à l’aimant amenant irrésistiblement à lui l’objet de son attraction. Il ne permet à aucune pensée – divine ou non – d’envahir son esprit. Ce dernier est tout entier fixé sur un objet ou un sujet précis. Si nous nous concentrons sur le pétale d’une fleur, nous essayons de sentir que rien d’autre n’existe dans le monde entier que ce pétale et nous-mêmes. Nous ne regardons ni devant, ni derrière, ni vers le haut, ni vers le bas. Nous essayons simplement de transpercer le pétale avec la précision de notre concentration. Néanmoins, il ne s’agit pas ici d’agressivité. Au contraire, ce type de concentration émane directement de la volonté invincible de l’âme.
J’entends très souvent des aspirants dire qu’ils ne peuvent se concentrer plus de cinq minutes sans avoir mal à la tête. Pourquoi en est-il ainsi ? Simplement parce que leur concentration provient du mental intellectuel ou, disons du mental discipliné. Car le mental sait au moins qu’il ne doit pas s’égarer en de vaines errances. Toutefois, si l’on désire l’employer à des fins divines, la lumière de l’âme doit l’investir. Il devient alors extrêmement aisé de se concentrer pendant plusieurs heures sans qu’aucune crainte, aucun doute ne nous atteignent, sans qu’aucune force négative n’ose même nous approcher.
Lorsque vous vous concentrez, sentez que la lumière de votre âme provient du cœur spirituel et s’élève ensuite jusqu’au troisième œil. C’est avec cette lumière que vous pénétrez alors dans l’objet de votre concentration afin de vous y identifier. Le stade final de la concentration est la découverte de la vérité ultime qui s’y dissimule.
Si dans la concentration l’attention ne se porte que sur un seul objet, dans la méditation, en revanche, on sent que l’on possède la capacité profondément enfouie en soi, de découvrir et d’accueillir un grand nombre d’éléments différents. On essaie d’élargir sa conscience, tel un oiseau déployant ses ailes. On pénètre dans la Conscience Universelle, où il n’y a place ni pour la crainte, ni pour la jalousie, ni pour le doute, mais seulement pour la Puissance, la Paix et la Joie divines.
La méditation équivaut à une croissance constante au cœur de l’Infini. En méditation, on pénètre dans un esprit vide, calme et silencieux, et l’on se laisse nourrir par l’Éternité elle-même.
Si la concentration aiguise nos capacités, si la méditation projette notre conscience dans celle de l’Infini, la contemplation, elle, nous permet de nous épanouir à l’intérieur même de l’Infini. La conscience de ce dernier nous appartient alors entièrement. Nous nous trouvons à la fois au cœur de notre concentration la plus profonde et de notre méditation la plus élevée. Nous nous unissons à la vérité aperçue et ressentie lors de nos méditations. En nous concentrant sur Dieu, nous percevons Sa Présence en face et à côté de nous. En méditant, nous sentons l’Infini, l’Éternité et l’Immortalité vivre en nous. Mais en contemplant, nous réalisons que nous sommes nous-mêmes Dieu l’Infini, l’Éternité et l’Immortalité.
La contemplation signifie l’unité consciente avec l’Absolu infini et éternel. Le Créateur et Sa création, l’amant et son Bien-Aimé, le connaissant et le connu sont ici unis. Nous sommes l’amant divin tandis que Dieu est le Bien-Aimé Suprême. Mais dès l’instant suivant, les rôles sont inversés. Dans la contemplation, nous nous unissons au Créateur et percevons en nous-mêmes l’univers tout entier. Si nous observons alors notre propre identité, nous ne voyons plus un être humain, mais quelque chose comme une source de Lumière, de Paix et de Béatitude.
Que l’on médite sur une qualité divine précise revêtant une forme non engendrée – telle la Lumière, la Paix ou la Béatitude – ou d’une manière abstraite sur l’Infini, l’Éternité ou l’Immortalité, on peut sentir à tout moment comme un train-express traverser son existence. Et pendant qu’il avance sans relâche, on continue à méditer sur la Paix, la Lumière ou la Béatitude. Notre esprit est parfaitement calme, anéanti qu’il est dans l’immensité des étendues infinies, tandis que le convoi se dirige inlassablement vers son but. Notre vision aperçoit ce but et la méditation nous y conduit.
Dans la contemplation, il en va tout autrement. On sent au plus profond de son être aussi bien l’univers dans son intégralité que le but le plus éloigné. On réalise que l’on porte en soi le cosmos tout entier, avec sa Lumière, sa Paix, sa Béatitude et sa Vérité infinies. Aucune pensée, aucune forme, aucune idée ne subsistent. On est entièrement immergé dans la contemplation. Seul coule un grand fleuve de Conscience. On comprend que l’on est rien d’autre que la Conscience et l’on s’unit à l’Absolu.
Dans la méditation, un mouvement dynamique – quoique dénué d’agressivité – persiste toujours. On n’en demeure pas moins conscient de ce qui advient dans le monde intérieur et dans le monde extérieur, mais sans en être autrement affecté. Or l’on retrouve cette sérénité dans la contemplation, mais accompagnée du sentiment que notre existence est devenue partie intégrante de l’univers, que nous contenons tout entier. En résumé, la concentration délivre le message de la vigilance, la méditation celui de l’immensité, et la contemplation celui de l’unité inséparable avec Dieu. Nous nous concentrons parce que nous voulons atteindre le But. Nous méditons parce que nous voulons vivre au cœur du But. Nous contemplons parce que nous voulons devenir le But.
Nous nous concentrons à l’aide de la détermination lumineuse du mental. Nous méditons à l’aide de l’immensité en expansion du cœur. Nous contemplons à l’aide de l’unité épanouie de l’âme.
À l’orée de notre voyage spirituel, nous concevons la méditation sous le seul aspect de l’effort personnel. Mais à l’issue du voyage, nous réalisons que la méditation dépend entièrement de la Grâce de Dieu, de Sa Compassion Infinie.
Le prix à payer n’est jamais le bon. Avant la réalisation, il est trop élevé. Après, il ne l’est pas assez. Pour un débutant, la méditation est la réalité ultime. Mais lorsque l’on est en passe de devenir un aspirant avancé, on comprend que la méditation ne fait que mener à la réalité ultime. Pour celui qui demeure depuis longtemps au sein de l’ignorance, pour celui qui n’a jamais prié une seule fois dans sa vie, ne serait-ce qu’une minute, la méditation représente naturellement la réalité la plus élevée que sa conscience puisse atteindre. Mais s’il la pratique pendant un an ou deux, il s’apercevra qu’elle ne constitue pas la réalité ultime. Celle-ci est quelque chose que l’on atteint ou que l’on devient à mesure que l’on avance sur la voie de la méditation.
C’est avec l’inspiration, que doit commencer notre cheminement. Chaque jour, en la moindre de nos activités, nous devons ressentir profondément en nous-mêmes la nécessité de l’inspiration. Sans elle, il ne peut y avoir d’accomplissement véritable. Ensuite, il nous faut franchir un pas supplémentaire. Nous devons ressentir la suprême nécessité de l’aspiration. Car l’inspiration n’est pas tout. Nous devons aussi aspirer afin d’atteindre l’Absolu doré, afin d’apercevoir le Rivage doré de l’Au-Delà se transcendant éternellement. Voilà ce que nous sommes en droit d’attendre de l’aspiration, cette flamme qui s’élève en nous.
Mais l’aspiration n’est pas non plus suffisante en soi. Il nous faut aussi méditer. L’aspiration implique la méditation. Lorsque nous méditons, nous devons sentir que nous entrons dans l’Infini, l’Éternité et l’Immortalité. Ce ne sont pas là des termes vagues, mais nos véritables possessions. Pénétrer un jour dans ces possessions divines que sont l’Infini, l’Éternité et l’Immortalité est notre droit de naissance. Puis, lorsque nous progresserons dans notre méditation, lorsqu’elle commencera à nous offrir ses fruits, nous entrerons dans le domaine de la réalisation. C’est dans ce corps, sur cette terre, que nous réaliserons la Vérité ultime. Point n’est besoin d’aller ailleurs pour réaliser Dieu. Nous n’avons pas à nous retirer dans une caverne de l’Himalaya ou à gagner les cimes neigeuses des montagnes pour pratiquer la spiritualité. Non, c’est sur cette terre, au beau milieu de l’agitation de la vie, que nous devons le faire. Acceptons la terre telle qu’elle est. Si nous avons peur d’elle, si nous la fuyons, la réalisation de Dieu demeurera pour nous à jamais inaccessible. C’est sur cette terre que nous devons réaliser la haute Vérité.